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Articles de presse - Le Républicain Lorrain - novembre 2009
républicain lorrain 12 novembre 2009

 

HISTOIRE DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE

Wittring pôle d’armement secret

1943-1944 : le village de Wittring est en zone d’annexion allemande. La carrière souterraine abrite des activités militaires ultra-secrètes. Les 800 villageois voient débarquer plus de 8 000 personnes : personnels civils et militaires, édiles du Parti national socialiste… et des milliers de prisonniers de guerre. Les secrets de la carrière constituent l’essentiel du livre de Robert Mourer à paraître fin novembre, Wittring, un village lorrain de paix et de guerre.


le républicain lorrain 12 novembre 2009

Une usine d’armement secrète dans la carrière


Passionné d’histoire, Robert Mourer signe un ouvrage sur le village de Wittring. Notamment sur les activités ultra-secrètes des Allemands dans la carrière souterraine, en 1943 et 1944.



 

En 1943, les Wittringeois savaient que quelque chose se tramait dans le ventre creux du village, mais quoi ?, demande Robert Mourer, auteur de Wittring, un village lorrain de paix et de guerre, à paraître fin novembre. Un livre de 400 pages illustré de 300 photos, sous-titré Les secrets de la carrière.
«Il y avait
un accès par chemin de fer, mais le site était hermétiquement fermé. Les wagons ne sortaient que la nuit. On les appelait les trains fantômes… » Partout dans le village annexé, des affiches en allemand rappelaient que "l’ennemi vous écoute". «C’était comme une épée de Damoclès, on ne savait pas ce qui allait nous tomber sur la tête. »
Le village de 800 âmes avait perdu sa quiétude. En quelques mois, les «activités ultra-secrètes » qui se déroulaient dans ce qu’on appelle aujourd’hui la champignonnière avaient drainé 8 000 personnes. «Des militaires de la Wehrmacht, des édiles du Parti national socialiste, des personnels civils… Ils venaient à 90 % du nord de l’Allemagne, précise l’auteur. Ils ont tenu à éviter les Sarrois tellement l’usine était secrète !» Et partout, des baraquements pour les civils. De nombreux prisonniers de guerre y travaillaient. Dont les 1 800 Italiens qui s’étaient dressés contre Mussolini, logés à fond de cale dans des péniches. Ou le millier de Russes qui passaient l’hiver sous des tentes sans feu, sur les hauteurs.
Mais aucun Wittringeois n’a pu pénétrer dans les entrailles de la terre.

De l’oxygène liquide pour les fusées
Le site était classé "propriété directe de l’armée" («on trouve très peu d’entreprises d’armement qui ont eu cette qualification »), sous le commandement d’Albert Speer, un des bras-droits d’Hitler, ministre de l’armement et des munitions. «C’était certainement la plus grosse unité de production d’oxygène liquide en sous-terrain du IIIe Reich ! », soutient Robert Mourer. Acheminé notamment vers le centre de tir de Peenemünde, l’oxygène liquide servait à la propulsion des fusées V1 et V2. Des armes de représailles par lesquelles Hitler promettait au peuple allemand la "victoire finale".
Les 30 à 35 km de galeries abritaient également la fabrication des «fameux moteurs Bayerische Motorenwerke pour les avions de la Luftwaffe ».

Pourquoi n’avoir pas bombardé le site ?
Robert Mourer soulève des questions. Ces usines aux noms de code évocateurs (Kalk I et II) étaient connues des Alliés, qui les ont très peu bombardées. Et la production d’oxygène a été laissée intacte par les Allemands fin 1944 : «On aurait pu redémarrer l’usine ! ». Pourquoi ? Propositions de réponses à découvrir dans son ouvrage.
Au-delà des secrets de la carrière, le livre de Robert Mourer s’attache à décrire la vie du village «qui a fait sa petite révolution industrielle », en passant de l’agriculture au salariat dans les carrières. Il couvre une large période, de 1870 en passant par les deux guerres mondiales, l’évacuation en Charente, jusqu’au jumelage avec les communes de Cherves et Châtelars. Il est le fruit de dix années de recherches et de collectes d’archives militaires à Fribourg, et à Berlin, en Angleterre et aux États-Unis par correspondance.

Estelle Fernandes.

 Pour réserver un exemplaire de Wittring, un village lorrain de paix et de guerre (prix : 30 € hors frais d'envoi), contacter le président de l'association  au
03 87 02 12 47


Le Républicain Lorrain

Publié le 12/11/2009

 

 

Association Wittring hier et aujourd’hui

L’association d’histoire locale Wittring hier et aujourd’hui est née le 22 septembre dernier. «Des gens avaient des collections de photos ou de documents, mais chacun s’intéressait à l’histoire locale dans son coin, raconte le président Norbert Brandstett. On a profité de l’ouvrage de Robert Mourer pour créer l’association. » La dizaine de membres a installé le siège à la mairie du village, qui a déjà récupéré le fonds documentaire des trois expositions de photos anciennes organisées depuis 1994. Auquel elle ajoutera bientôt toutes les archives rassemblées pendant dix ans par Robert Mourer, et qui ont servi à l’écriture de Wittring, un village lorrain de paix et de guerre.
La jeune association poursuit deux buts : accompagner cette publication, en distribuant des fascicules invitant à réserver son exemplaire (tarif : 30 €). «C’est à prix coûtant, souligne le président. Robert Mourer a fait un geste désintéressé : il ne prend pas de droits d’auteur. » Mais aussi poursuivre les recherches sur l’histoire du village, puis les porter à la connaissance du public.
« On a déjà un nombre important de réponses, des gens de Wittring et de l’extérieur, se réjouit Norbert Brandstett. Certains nous annoncent même avoir découvert de nouveaux documents. »

Contact association : Norbert Brandstett au 03 87 02 12 47.

 Le Républicain Lorrain

Publié le 12/11/2009

 

 

 

 

 



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